Pour rentrer dans la peau d’un serial killer, sorte d’incarnation du mal absolu, l’acteur a passé des mois à travailler sur sa silhouette et sa démarche.
“Charles est un manipulateur, un escroc, voleur multirécidiviste et un meurtrier, qui a sévi dans les années 1970 à l’époque de la Hippie Trail (la route des hippies, ndlr).” C’est ainsi que Tahar Rahim résume en quelques mots le personnage qu’il incarne dans la série britannique The Serpent, rebaptisée tout simplement en français Le Serpent. Il ajoute : « Cette piste ou cette route partait de l’Inde et allait jusqu’en Asie du Sud-Est. Charles Sobhraj a été traqué par un employé de l’ambassade des Pays-Bas en Thaïlande, Herman Knippenberg, qui a montré une détermination sans bornes et un héroïsme sans faille. » Comme beaucoup, Tahar connaissait l’histoire vraie de ce tueur en série au charme vénéneux et insidieux. Il avait dévoré le livre La Trace du serpent, trouvé dans la chambre de son frère quand il était ado. Un récit signé du journaliste américain Thomas Thompson, paru au Livre de Poche en 1990, qui racontait donc l’odyssée sanglante de Charles Sobhraj, un Français né à Saïgon qui a séduit et détroussé des centaines de personnes sur la route des Indes et qui en aurait tué une trentaine.
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En 2019, alors que le meurtrier est emprisonné au Népal où il a été condamné à mort, la BBC annonce qu’elle démarre la production de la série avec Tahar Rahim dans le rôle principal, et Jenna Coleman (Doctor Who) dans celui de Marie-Andrée Leclerc, sa petite amie. « À l’époque où j’ai lu le livre, je rêvais déjà d’être acteur, raconte le héros d’Un prophète. Incarner un personnage aussi complexe, et qui plus est français, me faisait fantasmer. En 2001, un projet de film piloté par William Friedkin et Benicio Del Toro était en cours, mais il est malheureusement tombé à l’eau. J’étais déçu… Quelques années plus tard, je reçois un mail me proposant d’incarner Charles Sobhraj dans une série. J’étais justement dans l’envie d’explorer le mal dans un personnage. Ce rôle cochait toutes les cases. »
LA DANSE DU COBRA POUR CHASSER SES PROIES
Pour rentrer dans la peau de l’assassin, Tahar s’est littéralement métamorphosé physiquement, se musclant de façon précise pour imiter la silhouette et la stature de son personnage, étudiant aussi le comportement des serpents, notamment celui du cobra. « J’ai appris plus tard que c’était aussi l’un de ses surnoms, car comme lui, il chassait ses proies en les charmant, de manière glaçante, hypnotisante. » En 2019, le tournage démarre en Thaïlande. Il est interrompu en mars 2020 par la pandémie de Covid, avant de reprendre en Grande-Bretagne en août de la même année. Pendant plusieurs mois, les scènes étant censées se dérouler en Inde, en France ou en Thaïlande y sont filmées.
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La série Le Serpent montre comment, en 1975, à Bangkok, Charles et sa compagne avaient créé une sorte d’oasis pour attirer les voyageurs occidentaux, en jouant de leur magnétisme et de leur séduction. Un endroit où ils essayaient de les convaincre de trafiquer des pierres précieuses à leur profit. S’ils n’arrivaient pas à leurs fins, ils empoisonnaient leurs victimes, volaient leur argent et leurs passeports, avant de dissimuler leurs corps, comptant sur l’éloignement avec l’Europe et l’Amérique pour que des mois se passent avant que l’on s’inquiète de leur disparition…
Le serpent, lundi 21 juillet à 21h10 sur France 2
